Stéphanie Prenant a rejoint le SLAM l’année dernière. Son parcours professionnel varié l’a conduite vers le domaine artistique jusqu’à ouvrir sa propre galerie consacrée à l’art de la Belle Epoque. Elle nous la fait découvrir dans ce portrait présentant son activité.
Une installation mûrement réfléchie.
Le métier de marchand d’art m’a longtemps attirée sans que je n’ose me lancer. N’étant pas « du sérail », cette profession ne s’est pas imposée comme une option de carrière évidente et l’idée a dû progressivement faire son chemin. 
Après une dizaine d’années passées dans une fonction commerciale dans la banque, en France et à l’international, puis une première expérience dans le monde de l’art en tant que directrice d’un musée de beaux-arts en province, je me suis enfin décidée en 2021 à sauter le pas. La vente d’œuvres d’art combine en effet les deux domaines de compétences que j’ai le plus appréciés tout au long de mon parcours professionnel : les relations commerciales et la recherche en histoire de l’art. 
Comme pour beaucoup, le Covid a sans doute aidé à faire aboutir la réflexion, même si j’avais alors déjà opéré une reconversion du monde de la finance vers le celui de l’art. Mon désir n’était pas seulement de travailler dans un domaine qui me plaise, mais aussi de faire les choses à ma manière. Cela m’a convaincue de me lancer à mon compte alors même que je ne connaissais rien au monde de l’entreprenariat, ayant toujours travaillé dans de grandes structures. Après plusieurs mois consacrés à l’élaboration du projet, aux formalités de création de l’entreprise et à la constitution d’un stock, j’ai finalement créé 1900 by SP au début de l’année 2022. 

La richesse de l’art de la Belle Epoque
1900 by SP est une galerie spécialisée dans l’art de la Belle Époque et propose à la vente des œuvres réalisées entre 1870 et 1914, même si je m’autorise à déborder un peu de ces bornes chronologiques, par exemple si un artiste a continué à travailler de la même manière après la Première Guerre mondiale. Cette période a été incroyablement riche du point de vue artistique et l’ambition de la galerie est de présenter les différents courants qui ont coexisté : l’impressionnisme, que tout le monde connaît aujourd’hui, mais aussi l’académisme, le naturalisme, le symbolisme, le pointillisme, les intimistes, le fauvisme, le cubisme…, tout cela en faisant la part belle à des artistes ayant mené de belles carrières et aujourd’hui tombés dans l’oubli, afin de rester dans des gammes de prix abordables. Je cherche aussi à montrer la polyvalence des artistes de l’époque en présentant les différentes techniques qu’ils employaient : la peinture bien sûr mais aussi le dessin au sens large (crayon, fusain, pastel, aquarelle, techniques mixtes…) et la gravure. 
La forte spécialisation de la galerie est en lien avec mes goûts et mes études, puisque j’ai un diplôme de premier cycle à l’École du Louvre avec une spécialité Histoire de l'art au XIXe et au début du XXe siècle et un Master 2 en recherche en histoire de l’art à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ayant consacré mes mémoires d’études au peintre Benjamin-Constant (1845-1902) et au renouveau de la technique du pastel à la fin du XIXe siècle. Mon intérêt pour la recherche me pousse d’ailleurs à étudier de manière systématique les œuvres que je propose à la vente, en rédigeant pour chacune d’entre elles une notice d’œuvre qui la replace dans son époque et dans la carrière de son auteur. Mon expérience en musée se ressent également dans ma façon de travailler puisque je m’efforce de proposer des œuvres dans le meilleur état possible, en prenant si besoin des mesures de conservation-restauration à même de garantir leur bonne préservation dans le temps. 
Un portrait d’Albert Besnard
Parmi mes dernières acquisitions, je suis particulièrement fière d’avoir déniché un portrait de femme au fusain par Albert Besnard (1849-1934), réalisé en 1877 lors de son séjour à la Villa Médicis à Rome. Il s’agit d’un artiste que j’apprécie depuis longtemps, excellent pastelliste, dessinateur et graveur notamment. S’il a eu droit en 2016-2017 à une belle exposition rétrospective au Palais Lumière à Évian et au Petit Palais à Paris, Albert Besnard reste encore mal connu du grand public, et ce alors même qu’il eut droit à des funérailles nationales ! C’est typiquement le genre d’artistes que 1900 by SP a vocation à défendre et dont j’avais très envie de proposer des œuvres à la vente. C’est désormais chose faite et j’en suis ravie.

De la galerie virtuelle à la galerie physique.
Maintenant que le Covid et ses confinements semblent derrière nous, je m’interroge sur l’opportunité pour 1900 by SP de trouver un lieu d’accueil et d’exposition et d’ouvrir une galerie physique. Pour l’instant 1900 by SP est en effet une galerie principalement « virtuelle », présente en ligne sur le site internet 1900sp.com, sur les réseaux sociaux et sur la plateforme Proantic. Les collectionneurs peuvent également découvrir les œuvres de visu sur RV, ainsi que lors des manifestations auxquelles la galerie participe (deux à trois par an), comme récemment à l’occasion du Dessin au Quartier Art Drouot ou lors de la Carte blanche aux galeries d’art de Boulogne-Billancourt, ou à l’occasion d’expositions dans les musées. 1900 by SP prête par exemple huit œuvres à la Villa du Temps retrouvé à Cabourg jusqu’en novembre 2023 et deux autres seront présentées de juin à août au musée de Vernon dans le cadre d’une exposition temporaire consacrée aux représentations de l'enfance.
Si pour l’instant la galerie propose uniquement des œuvres en deux dimensions, une boutique physique permettrait d’ajouter plus facilement à cette offre de la sculpture, des objets d’art et des livres, toujours de la même période, bien sûr !
La galerie participera au prochain salon du Livre Rare et des Arts Graphiques qui se tiendra du 22 au 24 septembre au Grand Palais Ephémère.

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