Installé dans le Sud-Ouest, Hugues de Latude propose des ouvrages et des manuscrits rares, de l’incunable aux manuscrits enluminés du XVIIe siècle. Dans ce portrait, il évoque son parcours et ses passions bibliophiliques.
Du photojournalisme à la librairie ancienne
Comment suis-je devenu libraire ? C'est une question que l'on me pose souvent et que je me pose régulièrement. Par hasard, très certainement, mais il vaudrait mieux dire par chance. Après avoir évolué dans le photo-journalisme, notamment en Afghanistan, à 30 ans, je ne savais pas trop quoi faire de mes dix doigts. Ayant toujours aimé lire, j'ai pensé à un moment devenir libraire. De livres neufs. La concurrence des grosses entreprises de distribution me parut alors rude pour le petit commerce (ce qui est à l'évidence, bien pire aujourd'hui !) J'ai pensé alors au livre d'occasion et après en avoir acheté un, puis deux... j'ai commencé à en vendre un, puis deux... En trente-cinq ans, j'en ai vendu pas loin de quinze mille, et j'en ai aujourd'hui près de deux mille en stock. Dit comme cela, c'est simple, mais finalement ce que j'ai acquis au fil de ces années de plus précieux ce sont les connaissances dans ce domaine quasi infini du monde de l'imprimé. Le plaisir de ce métier est d'apprendre tous les jours. Et aujourd'hui, le livre que je recherche, c'est celui que je n'ai encore jamais vu. Et il y en a encore tellement ! Une vie n'y suffira pas.
Après avoir occupé une librairie dans le quartier de l'Odéon pendant quelques temps, mes livres et moi sommes retournés dans le Lauragais, ma région natale, près de Toulouse.
Des livres de sciences aux incunables
Des spécialités ? Plus tellement au fil du temps. Comme je l'ai dit, je cherche maintenant surtout des livres que je n'ai encore jamais rencontrés. Alors des incunables, tous rares, des livres du XVIe siècle, à peine moins rares pour la plupart, des manuscrits, des curiosités dans l'histoire de l'imprimerie, des reliures remarquables... Et toujours des livres de sciences, domaine qui a été ma première spécialité.
Des spécialités ? Plus tellement au fil du temps. Comme je l'ai dit, je cherche maintenant surtout des livres que je n'ai encore jamais rencontrés. Alors des incunables, tous rares, des livres du XVIe siècle, à peine moins rares pour la plupart, des manuscrits, des curiosités dans l'histoire de l'imprimerie, des reliures remarquables... Et toujours des livres de sciences, domaine qui a été ma première spécialité.
Parmi mes dernières acquisitions qui me tiennent le plus à cœur : un incunable, qui est le seul exemplaire connu. Imprimé vers 1492, c'est un dialogue en français entre un père et son fils sur les affaires du temps. On y lit une louange du jeune roi Charles VIII et de ses succès militaires, notamment sa conquête de la Bretagne.
Plus récent, un recueil de onze feuillets gravés d'éventails, tels que sortis de l'imprimerie. Ces feuilles servaient à la confection d'éventails, et pour des raisons évidentes, il est très rare de les trouver non montées. Je n'en avais encore jamais vu.
Un manuscrit d’exception
Mais de tous les volumes que j'ai en ce moment, mon favori est sans doute ce manuscrit du XVIIe siècle, intitulé "Mémoires mathématiques". Il est illustré de 40 aquarelles d'une incroyable beauté. Elles montrent des paysages, manifestement imaginaires, souvent en bord de mer, avec des châteaux, des églises, des moulins... et animées à l'occasion de personnages.
C'est une grande chance, vous dis-je, d'exercer ce métier.
Librairie Hugues de Latude
BP 70046
31290 Villefranche de Lauragais
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